La FA-FPT CD62 a écrit au Président
Monsieur le Président,
Depuis des mois, la FA-FPT CD62 vous alerte sur les conditions de travail des professionnels de la Protection de l’Enfance.
Il y a eu des manifestations, des distributions de tracts, des alertes par mail, par téléphone, par courrier.
Vous nous dites que vous êtes attentif aux conditions de travail des collègues qui oeuvrent au quotidien mais au final nous restons en attente d’évolutions que nous ne voyons pas venir.
Certes il y a eu le Comité de Suivi du Plan Enfance dont nous aurons la seconde réunion en septembre.
Certes il y a les rencontres bilatérales avec les services.
Certes la situation est tellement catastrophique qu’il fallait se douter que rien ne serait réglé rapidement et que les choses ne seraient pas apaisées en peu de temps.
Mais au final, quelles évolutions pouvons-nous constater au quotidien ?
Il y a eu les postes qui ont été créés qui ne sont même pas pérennes.
Il y a des contractuels dont les contrats sont reconduits le mois le mois et qui n’ont aucune visibilité sur leur avenir professionnel ni leur possibilité de s’investir pleinement dans leur travail.
Il y a les professionnels qui s’épuisent, n’en peuvent plus de passer leur temps à chercher des places qui n’existent pas, à faire des transports d’enfants qui au final restent la journée entière en MDS.
Ils arrivent au travail la boule au ventre, se demandant combien de temps encore ils vont pouvoir tenir.
La mise en place de l’ASP est lente et les agents ne savent jamais clairement ce qui est mis en place, ce qui est en cours, où en sont les annonces concernant les audiences, les visites médiatisées, les charges de travail qui seront réellement les leur : ils n’ont aucune visibilité.
Les Assistants familiaux mettent fin à leur agrément ou sont bloqués par des Informations préoccupantes qui pleuvent chaque jour.
Le nombre d’AF poursuit sa décroissance et chaque jour des collègues prennent la décision d’arrêter.
Il est quand même bien triste de constater que même ce qui ne coûterait pas un centime de plus au Département n’est pas mis en place malgré nos demandes récurrentes :
L’abandon des 15 jours de congés hors vacances scolaires pour les AF
L’installation de bureaux dans chaque site pour les AF (bureau comprenant un ordinateur, une imprimante, une cafetière) : qui leur permettrait d’avoir un lieu où se réunir et attendre ailleurs que dans les salles d’accueil des sites comme des usagers lambda.
L’abandon de la présence systématique aux audiences pour les assistants socio-éducatifs.
La mise en place des équipes pluridisciplinaires pour les instructions d’IP.
Au-delà de ces aspects qui n’ont pas d’impact financier sur le Département, il y a encore et toujours la nécessite de redonner de l’attractivité aux métiers en les valorisant, en les respectant et en les reconnaissant notamment par le biais d’une reconnaissance financière et la pérennisation de l’ensemble des contractuels pour qui il est possible de le faire et qui le souhaitent.
Nous réitérons notre demande d’augmentation de l’allocation entretien pour les AF, la mise en place de la prime d’astreinte pour les AFR.
Nous réitérons notre demande d’application rapide du CTI à l’ensemble des professionnels concernés par la protection de l’enfance mais aussi plus largement par tous ceux qui travaillent pour le Pôle Solidarités.
Il n’est plus temps de continuer à prendre note de nos demandes, de nos remarques et de nos alertes.
Il est temps d’apporter des réponses concrètes aux agents, de les soulager, de leur montrer que sans eux la protection de l’enfance n’est rien.
Les agents attendent beaucoup de vous et de vos services.
Ils ont besoin d’un geste fort pouvant adoucir leur quotidien.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos respectueuses salutations.
La Secrétaire Générale
Sandrine Trépié