Le tribunal administratif d’Orléans a récemment rendu un jugement crucial, annulant la décision d’une université de ne pas renouveler le contrat d’un enseignant contractuel. Cette décision souligne l’illégalité de refuser le renouvellement d’un contrat dans le but explicite de priver un agent de la possibilité d’obtenir un CDI.
Contexte du jugement
L’affaire concerne un enseignant d’université en anglais dont le contrat à durée déterminée n’a pas été renouvelé. L’enseignant a contesté cette décision, arguant qu’elle était basée sur une « erreur de droit » et un « détournement de pouvoir », visant à l’empêcher d’accéder à un contrat à durée indéterminée.
Principes juridiques établis
Le tribunal a rappelé qu’un agent en CDD ne possède pas un droit automatique au renouvellement de son contrat. Toutefois, toute décision de non-renouvellement doit être fondée sur « l’intérêt du service » et non sur des motifs arbitraires. Dans ce cas précis, le tribunal a jugé que le non-renouvellement n’était pas justifié par l’intérêt du service, étant donné le besoin continu d’enseignement en anglais à l’université.
Reconnaissance du détournement de pouvoir
Le tribunal a également reconnu le détournement de pouvoir allégué par l’enseignant. Bien que l’enseignant n’ait pas l’ancienneté requise pour un CDI, des témoignages ont révélé que l’université cherchait à éviter la « CDIsation » des contractuels. Cette intention a été jugée comme un détournement de pouvoir, conduisant à l’annulation de la décision de non-renouvellement.
Implications pour les contractuels dans la Fonction publique
Cette décision met en lumière l’importance de la protection des droits des contractuels dans la fonction publique et souligne l’illégalité de refuser le renouvellement d’un contrat pour des raisons non liées à l’intérêt du service.