La rémunération au mérite des fonctionnaires : une idée revisitée
Annoncée mi-janvier par Emmanuel Macron, la rémunération au mérite dans la fonction publique fait son retour sur le devant de la scène, bien qu’elle ne soit pas une nouveauté. Cette approche, visant à récompenser l’engagement des fonctionnaires au-delà de l’ancienneté, suscite à nouveau le débat sur son efficacité et son impact sur le moral des agents.
Un débat persistant sur la rémunération au mérite
La proposition présidentielle réitère l’importance du mérite comme critère d’avancement et de rémunération, en complément de l’ancienneté. Toutefois, la coordination des employeurs territoriaux, par la voix de Philippe Laurent, exprime des réserves, soulignant une préférence pour une augmentation générale des salaires, si les moyens financiers sont alloués.
Le Rifseep et le CIA, prédécesseurs controversés
Le dispositif Rifseep et son Complément Indemnitaire Annuel (CIA), introduits sous François Hollande, ont tenté d’incorporer une dimension méritocratique dans la rémunération des agents. Néanmoins, leur mise en œuvre a été difficile pour les collectivités, et leur impact sur l’efficacité et la motivation reste incertain.
Les inquiétudes liées à la réforme envisagée
Valérie Bouvier, du centre de gestion de la Haute-Savoie, met en garde contre une augmentation de la part variable de la rémunération, susceptible de réduire les pensions de retraite des fonctionnaires. Elle plaide pour un retour à l’avancement basé sur le mérite, à l’instar du système pré-2017.
Expériences locales et leçons à tirer
Des initiatives locales, comme à Agen, ont intégré la prime au mérite dans la rémunération des agents, avec des résultats mitigés sur l’absentéisme mais des avancées dans le dialogue et la formation. Ces expériences révèlent que la qualité de l’évaluation et le montant de la gratification sont cruciaux pour l’acceptabilité du dispositif.
Un avancement d’échelon autrefois lié au mérite
Jusqu’en 2017, l’avancement d’échelon combinait ancienneté et valeur professionnelle, permettant une rémunération plus personnalisée. L’accord « PPCR » a cependant uniformisé cet avancement, excluant la dimension méritocratique.
En conclusion, la réintroduction de la rémunération au mérite par Emmanuel Macron dans la fonction publique suscite un air de déjà-vu, entre scepticisme et espoir d’une meilleure reconnaissance du travail des agents.
La mise en œuvre de cette mesure, ses impacts financiers et managériaux, ainsi que son acceptation par les fonctionnaires et les employeurs seront déterminants pour son succès.
La FA-FPT CD62 souligne l’importance de rester vigilant sur les probables dérives liées à l’évaluation du mérite des agents au vu de l’impact financier qui pourrait peser sur les rémunérations des agents.