Les agents de la fonction publique, souvent en première ligne face aux usagers, sont plus fréquemment victimes de violences au travail que leurs homologues du secteur privé. Malgré cette exposition accrue, le dépôt de plainte reste rare, avec seulement 9 % des agents publics choisissant de porter plainte après une agression.
Une exposition plus forte aux violences
Selon une étude publiée le 25 juillet 2024 par la Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique (DGAFP), les agents publics sont plus souvent confrontés à des violences dans leur cadre professionnel que les salariés du secteur privé. Les professions les plus touchées incluent notamment les policiers, les professionnels de la santé intermédiaire, et les travailleurs sociaux. Les jeunes agents de moins de 30 ans sont particulièrement vulnérables, tandis que les agents issus de l’immigration semblent moins souvent victimes que leurs collègues sans ascendance migratoire.
Le dépôt de plainte : une démarche rare
Malgré la gravité des violences subies, la majorité des agents ne dépose pas plainte. Seuls 9 % des victimes dans la fonction publique choisissent cette voie, contre 3 % dans le secteur privé. Les violences physiques et les menaces sont les principales causes de dépôt de plainte, avec respectivement 23 % et 19 % des cas donnant lieu à une démarche judiciaire. Les injures, bien que fréquentes, ne conduisent qu’à 7 % de plaintes dans le secteur public, contre 2 % dans le privé.
Cette réticence à porter plainte peut s’expliquer par plusieurs facteurs, y compris un sentiment de résignation ou la crainte de représailles. Toutefois, le Code pénal offre des protections spécifiques aux agents publics, ce qui pourrait expliquer pourquoi ces derniers sont plus enclins à déposer plainte que les salariés du privé.
Un sentiment d’insécurité répandu
En 2022, 22 % des agents de la fonction publique déclaraient se sentir en insécurité sur leur lieu de travail, un chiffre bien supérieur à celui des salariés du privé (14 %). Ce sentiment est particulièrement prononcé chez les policiers, les militaires, les pompiers, et les professionnels de la santé et du travail social, qui sont les plus exposés aux violences. Par contraste, seulement 12 % des cadres administratifs et techniques de la fonction publique partagent ce sentiment.
Conclusion : vers une meilleure protection des agents
Les chiffres montrent clairement que les agents publics sont plus exposés aux violences sur leur lieu de travail que les salariés du privé, mais restent réticents à porter plainte. Renforcer les dispositifs de protection et sensibiliser les agents à leurs droits pourrait améliorer leur sécurité et leur sentiment de protection dans l’exercice de leurs fonctions.
Note FA-FPT CD62 : La sécurité des agents publics est une priorité. Si vous êtes confronté à des violences ou à un sentiment d’insécurité au travail, la FA-FPT CD62 est à vos côtés pour vous soutenir et vous conseiller sur les démarches à suivre.