Dans plusieurs départements français, les exécutifs locaux ont annoncé des mesures drastiques pour réduire les dépenses de personnel. En particulier, le département des Côtes-d’Armor prévoit la suppression de 60 postes d’ici trois ans pour faire face à la baisse des recettes fiscales et à l’augmentation des dépenses sociales, notamment en raison du vieillissement de la population. Cette décision, mal accueillie par les syndicats, reflète une tendance croissante dans d’autres départements où des réductions d’effectifs sont aussi prévues.
Une suppression de postes pour réduire les coûts
Les Côtes-d’Armor, qui emploient environ 3 200 agents, se retrouvent confrontés à une baisse significative de leurs recettes, avec notamment 40 millions d’euros en moins depuis 2023, provenant des droits de mutation à titre onéreux (DMTO). Face à cette situation financière, le département a choisi de réduire ses effectifs, en demandant aux cadres d’identifier les postes pouvant être supprimés. 60 postes seront ainsi éliminés, générant une économie estimée à 3 millions d’euros sur trois ans.
Une méthode critiquée par les syndicats
Les organisations syndicales, dont FO et CFDT, dénoncent l’absence de dialogue social préalable. Selon elles, les décisions sont prises sans consultation suffisante des partenaires sociaux, ce qui suscite des inquiétudes sur la manière dont les suppressions de postes seront mises en œuvre. Certains secteurs, comme les agents de routes et les assistants familiaux, ne seront pas concernés par les réductions, ayant déjà subi des suppressions de postes.
Une tendance nationale : Réductions d’effectifs dans d’autres départements
Le département des Côtes-d’Armor n’est pas isolé. Dans le Doubs, 45 postes seront supprimés dans les trois ans à venir par non-remplacement des départs à la retraite. Le président de l’Ille-et-Vilaine, Jean-Luc Chenut, avertit que de nombreux départements sont confrontés à des déficits budgétaires croissants, notamment en raison de la hausse des dépenses sociales et de la prime Ségur. Il appelle le gouvernement à fournir des financements complémentaires pour des allocations telles que l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), dont le versement tarde à arriver.
Vers de nouvelles pistes de financement ?
À l’échelle nationale, les départements espèrent une réforme de leur schéma de financement pour sortir de la dépendance à des ressources fiscales volatiles, comme les DMTO. Un rapport, surnommé rapport Woerth, présenté en juin 2024, proposait des réformes de la fiscalité des collectivités, mais il a été mis en suspens en raison de la situation politique.
Note de la FA-FPT CD62 : La réduction des effectifs dans les collectivités territoriales affecte directement les conditions de travail des agents et la qualité des services publics.
La FA-FPT CD62 reste vigilante face à ces mesures et défend une approche basée sur un dialogue social renforcé. N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations sur vos droits.