Les travaux en hauteur représentent un des risques les plus fréquents et graves dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Pour répondre à ce défi, l’OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics) a publié un guide exhaustif destiné aux petites entreprises du secteur pour identifier et prévenir les chutes de hauteur, particulièrement dans les contextes de chantiers résidentiels ou de rénovation.
1. Les enjeux et les chiffres clés des chutes de hauteur
Les chutes de hauteur constituent près de la moitié des accidents dans le BTP, souvent sur des petits chantiers de maisons individuelles ou de petits bâtiments collectifs. Selon une étude de la Cnam, ces chutes engendrent chaque année plusieurs décès et de nombreux arrêts de travail. En 2021, les métiers les plus touchés étaient les couvreurs, les charpentiers et les peintres.
2. Méthodes de prévention : trois étapes clés
Le guide préconise une approche en trois étapes pour réduire les risques :
- Intégrer le coût de la sécurité dans les devis : Il est recommandé de valoriser les dispositifs de sécurité dès la phase de devis, incluant échafaudages, plateformes et équipements de protection individuelle (EPI).
- Préparation rigoureuse des chantiers : Avant le démarrage, l’évaluation de l’état du site, la préparation des équipements et la sensibilisation des équipes sont des étapes essentielles.
- Choix des équipements de sécurité : Selon les spécificités du chantier, le recours à des garde-corps, filets de sécurité, plateformes de travail ou encore l’utilisation de drones pour les diagnostics de toiture sont privilégiés.
3. Solutions par métier : Prévenir les risques spécifiques
Le guide propose des solutions pour 11 métiers du BTP, dont les suivants :
- Couvreurs : La pose de garde-corps, l’utilisation de nacelles, et l’inspection par drone pour éviter l’accès direct aux toitures fragiles sont des méthodes conseillées. Pour l’installation de panneaux photovoltaïques, le guide recommande l’usage de plateformes de travail et de tapis roulants pour limiter les manipulations dangereuses.
- Maçons : Lors de la construction de murs ou de planchers, le recours à des coffrages modulaires, des échafaudages et des protections périphériques est essentiel. L’utilisation de table à maçonner permet aux maçons de travailler à hauteur d’homme, réduisant ainsi les postures contraignantes.
- Charpentiers bois et métal : Les charpentiers sont encouragés à pré-assembler au sol les éléments de charpente. La sécurisation des chantiers de charpente peut également être renforcée par des treillis antichute et des échafaudages périphériques adaptés.
4. Innovations et bonnes pratiques pour un chantier sécurisé
Le guide met en avant l’utilisation croissante de technologies innovantes, comme les drones pour des inspections en toute sécurité, les robots de nettoyage pour les panneaux solaires, et les monte-matériaux pour l’approvisionnement des toits. Ces solutions réduisent non seulement les risques de chute, mais augmentent aussi la productivité des chantiers.
Conclusion
Le guide de l’OPPBTP est une ressource précieuse pour les TPE et PME du BTP, offrant des conseils concrets pour anticiper les situations dangereuses et choisir les bons équipements. En intégrant ces pratiques, les entreprises peuvent non seulement protéger leurs salariés, mais aussi améliorer leur performance et renforcer la sécurité des chantiers.
